Les parents sont libres de choisir le genre d’instruction de leurs enfants et le choix est large parmi l’enseignement traditionnel (dispensé par les écoles traditionnelles ou via les cours à distance) et les pédagogies alternatives[1] (dispensées en famille et dans certaines écoles privées et/ou reconnues): Freinet, Steiner, Montessori, Decroly, pédagogies informelles, unschooling,…

Quand les enfants sous statut EAD sont inscrits dans une école privée non organisée ni subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, les enfants sont pris en charge la plupart du temps par des enseignants diplômés.

Dans le cas de l’instruction en famille, pour les familles qui le souhaitent (la demande émane tantôt des parents tantôt des enfants), la Fédération Wallonie-Bruxelles (anciennement Communauté française) offre des cours gratuits par correspondance, via le Service de l’enseignement à distance (EAD).
Les cours suivent scrupuleusement les programmes scolaires officiels.
Ce système est particulièrement adapté aux familles qui décident de faire un an de voyage, par exemple, et font donc une pause entre deux années scolaires traditionnelles.

Même si l’enfant sous statut EAD suit des cours à distance, les parents doivent honorer leurs obligations légales: déclaration d’EAD, contrôles et certifications.

Il est tout à fait possible de se passer des cours par correspondance. Même si certains parents ont un diplôme d’enseignant, la plupart ne l’ont pas: ils se sont néanmoins généralement documentés voire formés à la pédagogie qu’ils ont choisie pour leurs enfants. En effet, la littérature et l’offre de formation ne manquent pas dans ces domaines. Et il faut remarquer que certaines pédagogies sont si autonomisantes que la dynamique enseignant/enseigné n’a pas lieu d’être: l’enfant est le principal acteur de son instruction[2].

Les pédagogies alternatives sont encore peu connues du grand public en Belgique, elles sont pourtant très bien documentées et font l’objet de nombreuses formations professionnelles. Il y a bien sûr des courants alternatifs plus connus, comme Freinet, Montessori, Decroly et Steiner. Mais la plupart des pédagogies informelles et autonomisantes sont complètement inconnues du grand public, on peut citer les auteurs suivants: John Holt, Alexander S. Neill et Ivan Illich.

Les pédagogies alternatives ont plus le vent en poupe dans les pays anglo-saxons et les pays du nord, au sein de familles qui instruisent leurs enfants mais aussi d’écoles, privées et publiques. En Allemagne par exemple, où l’instruction en famille est interdite, le système scolaire dispose d’une offre plus variée qu’en Belgique, allant des écoles libres (les enfants y sont libres de leurs apprentissages) aux écoles traditionnelles très strictes. Que ce soit pour le niveau primaire ou pour le niveau secondaire, on y trouve plusieurs écoles publiques qui ne fonctionnent pas comme les écoles traditionnelles: les élèves y progressent en autonomie, ils choisissent leur programme pour atteindre des objectifs personnels. Ces écoles qui fonctionnent sont le témoignage officiel de l’efficacité des pédagogies où le rapport enseignant/enseigné n’est pas indispensable. L’adulte y est un référent, il peut être sollicité, mais n’impose pas les apprentissages, les apprentissages sont formels et informels, au choix des enfants. On parle d’apprentissages autonomes.

L’émission Arte X:enius « Existe-t-il une école où il fait bon apprendre? » présente la diversité de structures et de concepts d’enseignement en Europe.

La Finlande, considérée comme un des pays où l’enseignement est le meilleur, est sur le point de réformer son système scolaire. Elle veut remplacer les traditionnelles matières enseignées aux élèves (math, sciences, histoire…) par des cours plus transversaux. En savoir plus.

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L’étude menée aux Etats-Unis sur 11739 enfants enseignés à domicile provenant des 50 Etats américains montre:

• que, quelque soit l’année scolaire, les enfants enseignés à domicile dont les parents ont tous les deux un diplôme d’études supérieures ont de meilleurs résultats que ceux dont aucun des parents n’a de diplôme. Néanmoins le niveau d’éducation des parents explique seulement une variance de 2,5% aux tests scolaires et, quelque soit l’année scolaire la performance moyenne des étudiants dont les parents n’ont pas de diplôme d’études supérieures est supérieur aux performances des enfants qui vont à l’école (page 21);
• que les étudiants dont aucun des parents n’a jamais été certifié enseignant réussissent légèrement mieux les tests scolaires, avec un taux de 0,1% supérieur (page 20);
• que le degré de structure dans la pratique de l’EAD varie énormément: il va d’une approche d’apprentissage totalement informelle (centrée sur les intérêts de l’enfant ou la nature éclectique du parent enseignant) jusqu’à l’utilisation d’un cours à distance planifié, structuré et très directif. Il y a une relation minime entre les résultats aux tests scolaires et le degré de structure de l’EAD, représentée par une variance de moins de 0,5%;
• que l’âge auquel commence l’instruction formelle a un impact de 0,5% sur les résultats aux tests scolaires.

Référence: « Academic achievement and demographic traits of homeschool students: a nationwide study », Brian D. Ray, 2010.

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[1] Références bibliographiques pour les pédagogies alternatives:

• « Montessori, Freinet, Steiner : Une école différente pour mon enfant? » de Marie-Laure Viaud
• « Libres enfants de Summerhill » d’Alexander S. Neill
• « La Nature humaine : Fondement de la pédagogie » de Rudolf Steiner
• « Le programme d’une école dans la vie » d’Ovide Decroly et Sylvain Wagnon
• « Apprends-moi à faire seul : La pédagogie Montessori expliquée aux parents » de Charlotte Poussin
• « Libre d’apprendre: Cinq idées pour vivre le unschooling dans la joie » de Pam Laricchia et Malika Kergoat

[2] Références bibliographiques pour les apprentissages autonomes/informels:

• « Les apprentissages autonomes » de John Holt
• « L’apprentissage informel expliqué à mon inspecteur » de Claudia Renau
• « …et je ne suis jamais allé à l’école » d’André Stern
• « La fin de l’éducation? Commencements » de Jean-Pierre Lepri