Qu’on inscrive son enfant dans une école privée ou qu’on l’instruise à domicile, cela demande un certain budget, ne fusse que pour assurer la présence d’un adulte non subventionné. En effet, c’est la grande différence actuellement entre l’EAD et l’école conventionnelle: cette dernière seulement est subventionnée par l’Etat.

Pourtant, le budget pour instruire un enfant soi-même ou en école privée ne peut pas être comparé avec celui engagé lorsque l’enfant est scolarisé dans le réseau subventionné. En effet, le budget « scolaire », quelle que soit la filière d’instruction choisie, est très personnel et souvent lié à de nombreux facteurs indépendants de la filière elle-même: matériel scolaire, outils pédagogiques, sorties culturelles, abonnements à des revues, transport,… chaque choix a un coût. Si l’école subventionnée offre en théorie un accès gratuit à l’enseignement, des frais supplémentaires viennent s’ajouter en pratique, parfois pour des manuels (même si beaucoup sont désormais gratuits pour les élèves de l’enseignement subventionné), pour le matériel scolaire (cartable, cahiers,…) et surtout pour les activités supplémentaires organisées par certaines écoles: sorties culturelles, classes de dépaysement, activités sportives,…

Dans le cas où l’enfant est inscrit dans une école privée, étant donné que celle-ci n’est pas subventionnée par l’Etat, il y a le plus souvent un minerval annuel à payer, principalement pour couvrir les frais de personnel et les frais de locaux. Dans certaines écoles privées, un investissement en temps est également demandé aux parents.

Dans le cas où l’enfant est instruit en famille, l’investissement en temps est essentiel. Certains parents arrêtent temporairement leur carrière professionnelle alors que d’autres arrangent leurs horaires ou comptent sur des membres retraités de la famille ou se regroupent avec d’autres familles pour assurer une disponibilité suffisante à l’éducation de leurs enfants tout en maintenant leurs activités professionnelles.

Le Service de l’enseignement à distance, qui dépend de la Fédération Wallonie-Bruxelles, donne gratuitement des cours par correspondance, ces cours sont optionnels. Mais il est donc possible de se passer de manuels scolaires payants ou de formation spécifique dans toutes les disciplines, au cas où les parents (ou les enfants) ont choisi une pédagogie conventionnelle. Lorsque d’autres pédagogies sont choisies, les besoins financiers sont encore plus fluctuants et il n’est pas possible d’estimer investissement de base nécessaire. Certains fabriqueront leur propre matériel quand d’autres suivront des formations onéreuses,…

Ce n’est pas l’apanage des gens riches que de faire l’instruction à ses enfants. L’instruction en famille nécessite du temps et une organisation réfléchie. Les écoles privées, quant à elles, annoncent leur minerval, les parents ont donc le choix d’investir ou pas dans l’enseignement privé, en connaissance de cause.

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L’étude menée aux Etats-Unis sur 11739 enfants enseignés à domicile provenant des 50 Etats américains montre:

• que le revenu moyen des familles qui font l’enseignement à domicile est similaire au revenu moyen des familles avec un ou plusieurs enfants en-dessous de 18 ans (page 27);
• que les étudiants des familles à revenu plus élevé obtiennent des résultats supérieurs. Cet effet est néanmoins minime d’un point de vue pratique puisque le revenu explique seulement environ 0,5% de variance sur les résultats aux tests scolaires (page 19);
• que les étudiants dont les familles dépensent plus de 600$ par an en matéreil pédagogique obtiennent en moyenne 1% de plus aux tests scolaires (page 18).

Référence: « Academic achievement and demographic traits of homeschool students: a nationwide study », Brian D. Ray, 2010.